Le ministère yéménite de l’Agriculture et de l’Irrigation a indiqué que la campagne d’éradication du papillon de nuit Tuta absoluta, découvert à la fin de l’année dernière, a échoué. La mite a détruit 90% de la récolte de tomates du Yémen, avec des pertes estimées à 350 millions de dollars.
Le Dr Mohammed Al-Ghashm, ministre adjoint de l’agriculture, a déclaré que les semis avaient été traités avec des pesticides qui ont tué les mâles, laissant les œufs femelles non fécondés.
Le Yémen a reçu un soutien financier important de la part d’autres pays pour lutter contre le parasite. Les États-Unis et l’Agence américaine pour le développement international (USAID) ont donné respectivement 555 000 et 238 000 dollars dans le cadre du programme de soutien aux moyens de subsistance des communautés, a précisé M. Al-Gashma. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a accordé 128 000 dollars pour aider le Yémen à se débarrasser de ce papillon envahissant.
Le gouvernement yéménite a également alloué 200 millions de rials yéménites (environ 930 000 dollars), en plus des 50 millions de rials de la Credit Agriculture Cooperative Bank et du Fonds pour la pêche et l’agriculture.
Al Ghashm a ajouté que le ministère avait lancé une vaste campagne de sensibilisation avec des brochures d’information et des publications dans divers médias.
T. absoluta a été identifié pour la première fois en Amérique du Sud en 1970, puis en Espagne en 2006 et en 2007 il s’est répandu en France, en Italie, en Grèce, à Malte, au Maroc, en Algérie et en Libye. En 2009, la Turquie a subi ses premières pertes de récoltes lorsqu’une infestation de mites a frappé les agriculteurs et les entreprises agricoles locales.
Wajeeh Al-Matwkil, chef du département des recherches et de l’orientation du ministère de l’Agriculture, a déclaré que T. absoluta a été détecté pour la première fois en 2012 dans la province septentrionale de Saada, puis dans l’ouest du pays, à Tehama.
Selon Al-Matuakil, la mite s’est révélée très résistante à divers pesticides. Après que les agriculteurs ont effectué des traitements chimiques, la population du ravageur n’a fait qu’augmenter.
Yahiya Al-Salami, un agriculteur de Damar, a déclaré que les pertes de récolte avaient provoqué une hausse des prix des tomates dans tout le pays. “Avant, un kilo de tomates coûtait 200 rials, soit moins d’un dollar, mais aujourd’hui il faut payer 700 rials pour le même kilo”.
